L'appel

Il y a environ 2 semaines, d'étranges symptômes se sont emparés de mon corps. Des symptômes ressemblant de près à ceux d'une grossesse. Après quelques jours de fatigue intense, de brûlements dans le bas ventre et d'autres maux pas très agréables, une collègue infirmière me propose de passer un test de grossesse. N'ayant plus trop le choix (il faut bien savoir), nous nous mettons à l'oeuvre. 2 minutes plus tard, celle-ci me dit que le test est négatif. Bizzarrement, un petit vent de déception m'envahit. Suite à cela, de multiples questionnements s'emparent de moi "Je rêve d'adopter une petite puce de Chine depuis toujours mais ai-je également ce besoin de vivre une grossesse?" "Serait-il si fou de débuter des essais bébé et d'avoir un petit frère ou petite soeur pour Lily à son arrivée?" Ce questionnement fût pour moi, terriblement douloureux puisqu'aucune réponse ne venait à moi.
Au cours d'une discussion avec une collègue que j'apprécie beaucoup, celle-ci tente de m'aider à trouver réponse à mes questions. Après avoir fait le tour de la question, voilà qu'elle me dit: " Tu vois, le pire qu'il puisse arriver dans tout ça, c'est que tu ne puisses aller chercher ta fille toi-même. Martin pourrait y aller avec quelqu'un de la famille. Tu aurais ta fille quand même, c'est juste que tu ne pourrais aller la chercher." Au son de ces paroles, j'ai senti mes tripes se tordent violemment et mon coeur se briser en milles miettes. Je rêve de ce moment depuis mes 12 ou 13 ans. Je rêve de cette petite cocotte aux yeux bridés chaque jour que je vis. Il n'y aurait pas plus grand deuil pour moi que de ne pouvoir me rendre en Chine pour accueillir ma petite fille dans sa famille. Il n'y aurait pas plus grand deuil que de ne pouvoir vivre ce projet d'amour jusqu'au bout.Et c'est là que j'ai su. Que j'ai su que pour moi, "l'appel" provient de la Chine, que "l'appel" se trouve quelque part dans un orphelinat du Jiangxi ou du guangdong. Que l'appel se prénomme Lily-Mai.